L’antigermanisme en France et en Alsace
Tome 1 – Des origines à 1945 Collection l’Alsace autrement Bernard Wittmann Editions Nord Alsace 2007 367 pages 19,90€
En inventant la nation, les Révolutionnaires de 1789 inventèrent le nationalisme d’où surgiront les chauvinismes les plus ignominieux et les haines entre peuples les plus féroces. Ce fléau conduira l’Europe et le monde aux pires étripailles de l’histoire de l’humanité. C’est après la défaite de 1870 que l’antibochisme devint incandescent et obsessionnel. Jusqu’en 1918, des générations de Français se laissèrent alors emporter et guider par une haine féroce. Les préjugés antibochiques, que le nazisme viendra encore conforter par la suite, s’enracineront ainsi pour longtemps dans les têtes françaises.
Aussi, et en dépit des discours antiracistes incantatoires, l’antigermanisme ne recule-t-il guère en France, et encore moins en Alsace où il demeure associé au patriotisme. Il garde une fréquence inquiétante, même dans les jeunes générations. Les préjugés continuent à alimenter les vieilles aversions et de multiples arborescences renforcent sa prégnence (En Alsace, mais les productions de l’antiboche patenté Hansi n’ont connu un tel succès marchand). Tout juste avance-t-il de façon plus insidieuse, plus couverte. D’ailleurs, l’antigermanisme n’est toujours pas considéré comme un racisme à bannir comme les autres.
L’auteur a voulu remonter aux sources de l’antigermanisme, tracer son histoire et expliquer les raisons de son avènement et de sa persistance pour combattre l’ignorance et la méconnaissance autour desquelles s’articulent toujours les dynamiques qui engendrent la xénophobie et la détestation de l’autre.