L’antigermanisme en France et en Alsace (et ailleurs) Tome 2 – De 1945 à nos jours Bernard Wittmann Editions Nord Alsace 2008 284 pages 19,90€
Dans ce deuxième tome, l’auteur s’attaque à l’antigermanisme contemporain en France et en Alsace, mais aussi en Europe septentrionale où la théorie de la « culpabilité collective » servira à justifier les nombreux massacres de civils allemands en 1945 et les terribles crimes de l’expulsion (1945-1948).
En France, le « crime allemand » sera passé en boucle et la victoire des alliés présentée, non comme une victoire sur le totalitarisme, mais comme une victoire sur les Allemands dont on ne retiendra plus que la « part maudite » de leur histoire. Et la réconciliation franco-allemande qu’imposa le pragmatisme n’enraya point la situation de défiance. L’animosité mêlée de mépris envers la germanité demeura. Aussi, l’antigermanisme des Français restera jusqu’à nos jours au rang des pathologies nationales, l’auteur en donne moult exemples.
En Alsace, après 1945, la « dégermanisation » et l’éradication de l’allemand, présentée comme la langue de l’hitlérisme, seront les priorités des priorités. L’antibochisme y sera encouragé comme un gage d’adhésion patriotique et instrumentalisé pour flinguer la part allemande de l’identité alsacienne dans les têtes. Il en résultera pour les germanophones, outre le refoulement de leur personnalité, une constante infériorisation, le pouvoir appartenant toujours aux gens sachant s’exprimer, ce qu’ils ne pouvaient faire qu’avec difficulté en français.
Depuis, l’Alsace n’a jamais su se départir d’un certain halo d’antigermanisme, les exemples foisonnent dans le livre. Ce nouvel essai, qui contient quelques pages très dures, est nourri par une abondante biographie et livre une foule d’informations et d’analyses sur l’antigermanisme contemporain. Il en recense les démons, les imprécations haineuses, les stupidités et les préjugés latents qui enveniment les têtes dans une continuité désolante.