Le Pfingstmontag (chef-d’œuvre théâtral paru en 1816) est un tableau idyllique de l’Alsace, qui rend hommage à une forme de convivialité et un art de vivre dont l’Alsace a toujours eu la nostalgie. C’est également une savoureuse galerie de caractères, pris dans une action dont les ressorts sont ceux de la meilleure tradition comique, de Molière à Feydeau. Mais c’est aussi et peut-être surtout un véritable trésor de la langue.
« L’action se situe en 1789, note Goethe, alors que la vieille bourgeoisie de Strasbourg se maintient encore bec et ongles contre les influences novatrices. L’œuvre redouble ainsi d’importance à nos yeux, car elle perpétue la mémoire d’un mode de vie qui devait être plus tard sinon détruit, du moins violemment remis en cause. »
Pendant de longues années, Geoges-Daniel Arnold, grand lettré parfaitement trilingue, adepte des idées révolutionnaires, ami et conseiller du préfet Lezay-Marnesia, a pris l’habitude, lors de réunions d’amis comme d’entretiens familiers, de sortir de son portefeuille des bouts de papier où il note expressions, dictons, jurons et tournures propres au parler strasbourgeois. À ceux qui lui demandent : « Que voulez-vous faire de cela ? », il répond : « Vous verrez bien un jour ! »
248 pages, préface Dominique Huck
traduit et présenté par Susanne Meyer et Roger Siffer