Ultimes sentinelles - des Alsaciens et des Lorrains se souviennent
Paroles des derniers survivants de la Grande Guerre
Ils sont nés à la fin du XIXe siècle, de part et d'autre de la frontière qui séparait alors les «ennemis héréditaires». De 1914 à 1918, dans l'armée française ou l'armée allemande, ils ont participé à cette guerre qui déchira leur pays. Au soir de leur vie, tous centenaires ou presque, ils témoignent une dernière fois, ultimes sentinelles postées sur la frontière de la mémoire et de l'histoire. Car, malgré l'adversité et l'horreur dégradante, la vie a triomphé.
De la bataille de mouvement dans la chaleur d'août 1914 à la boue des tranchées dans les Vosges ou sur le front d'Orient; des hécatombes de la Somme ou du Chemin des Dames à l'effondrement prussien, en passant par les combats de Flandre, Russie, Roumanie ou Palestine: leurs destins, en apparence si différents, finissent par se confondre dans un même message d'optimisme.
Avec ces derniers témoins, ce n'est pas seulement la mémoire de la Grande Guerre qui s'en va, mais aussi celle d'une société rurale, mêlée de rudesse et de solidarité. Quel regard ces anciens soldats, dressés les uns contre les autres par l'Histoire, portent-ils sur cette gigantesque conflagration ? Qu'en ont-ils retenu, et oublié ? Surtout, qu'avaient-ils à nous dire, à nous, Français et Européens du XXIe siècle, juste avant de disparaître ?
Jean-Noël Grandhomme, professeur agrégé d’histoire contemporaine à l'université Marc-Bloch de Strasbourg, est lui-même petit-fils d'un ancien combattant de 1914-1918. Pendant de longues années, il a recueilli les souvenirs de survivants du premier conflit mondial.
ean-Noël Grandhomme est agrégé d’histoire et docteur ès lettres. Il enseigne à l’université Marc-Bloch de Strasbourg. Spécialiste de la Première Guerre mondiale, il a publié plusieurs ouvrages universitaires et grand public, dont Charles de Rose. Le pionnier de l’aviation de chasse et Jean Julien Weber. Sur les pentes du Golgotha. Un prêtre dans les tranchées.