Michel Krempper, dipômé de l'Institut d'études Politiques de Stasbourg,a participé activement à la régionalisation des années 1960-70. En 2014, suite aux évènements qui secouent l'Alsace, il a décidé de «reprendre du service». C'est toute cette histoire singulière et passionnante que l'auteur, très documenté, nous raconte dans un style vivant qu'on lit comme un roman.
Conquise par la France en 1648, l'Alsace, pays allemand, développe une identité propre, à la fois germanique et française. En 1871, lorsque la France, céde à l'empire allemand l'Alsace et la Moselle (Traité de Francfort), les députés alsaciens-mosellans sont unanimement protestataires. Cependant, dès 1874 une revendication authentiquement autonomiste s'affirme et une conscience nationale se développe. C'est l'âge d'or du Reichsland Elsass-Lothringen.
En 1911, Berlin finit par accorder une constitution à l’Alsace-Lorraine avec un gouvernement régional et une assemblée : le Landtag.A la veille de la Grande Guerre, la mouvance francophile est laminée, ne représentant plus que 3% des votes.
Novembre 1918 : Retour de la France jacobine et de son centralisme. L'autonomisme renaît et, dès 1928, les Alsaciens-Mosellans envoient une forte majorité de députés autonomistes à l'Assemblée Nationale. Paris réprime mais est contraint de lâcher du lest. L'Alsace-Moselle conserve ses droits particuliers. Même l'allemand sera ré-introduit à petite dose dans l'enseignement à partir de 1927.
Septembre 1939: «évacuation-transplantation» de 600 000 Alsaciens -Mosellans dans le Sud-Ouest. La répression s’abat sur les autonomistes.
Juin 1940 : Annexion de facto au IIIe Reich. L’Alsace est incorporée au pays de Bade pour former le Gau Oberrhein. L’autonomisme est proscrit. A partir d'août 1942, 135 000 Alsaciens-Mosellans sont incorporés de force.
1945 : Epuration sévère, elle durera 3 ans. Tout ce qu'il y a d'allemand est considéré comme nazi y compris la langue de Goethe.
2014 : Méga région ACAL et renaissance immédiate de l'autonomisme.